lundi 2 novembre 2009

REVUE DE PRESSE


>>>>>Garba50 dans "Le Front" du 25 novemvre 2006<<<<<

La galère ivoirienne en rap

AUGUSTE GNALEHI, critique littéraire

L'indignation ! Tel est le sentiment qui semble avoir inspiré un réquisitoire aux rappeurs Oli et Sooh, venus de Yopougon ''Sicobois'',un ghetto de la capitale économique ivoirienne, Abidjan. Ils y exposent les conditions dans lesquelles l'Ivoirien lambda et par ricochet l'Africain vivotent. Garba 50, c'est une catharsis. C'est aussi 15titres, tous croustillants. Toute une allégorie !

La pochette.Un gribouillis d'un pan de mur dégradé où est écrit Garba50. De ce dessin grossier et maladroit dénote un laisser-aller grotesque et impudique. « On pisse sur les murs et puis ça va pas quelque part… » Garba 50. Un symbolisme important : celui du garba. En effet, le garba est un dégradé de l'attiéké (semoule de manioc)accompagné de thon frit, apprécié et consommé par plus de 80%d'Ivoiriens et de la population abidjanaise. La plus petite portioncoûte 50fcfa chez le vendeur. Un attiéké ''dé-matérialisé'' qui agitsur le comportement et les pensées qui redispose les éléments de lafoi, du souvenir. Le garba fait déployer l'imaginaire. Ce dégradé desemoule de manioc s'allie à toutes les métaphores, à toutes lesconfigurations, mais aussi à tous les malheurs. L'image n'en demeurepas moins cosmique. Cet album, au regard de ce qui précède, pourraitêtre le manifeste musical du peuple ivoirien. C'est du rap traversé pardes vocalises ineffables. Les accents et les couleurs se mêlent ets'enchevêtrent comme dans une sorte d'anthologie des genres quibalisent la trajectoire des Ivoiriens. Peu importe que les désirs etles rêves qui animent le souffle de Oli et Sooh soient véhiculés par lerap. Ces poètes du ghetto nourrissent leurs imaginations desexpériences vécues. D'où un style musical imprégné des aromes et desépices de la cuisine locale, cuisine ''A chez nous pays'' Côted'Ivoire. Des textes poignants visitent les aspérités et les langueursvoluptueuses des chants évoquant le destin de tout un peuple.

Le mythe d'Eschyle

Les textes replient l'histoire de l'Ivoirien lambda sur le mythed'Eschyle dont il est comme une réécriture. Quelle fonction de cerecours au mythe ? Sinon de donner une clef de lecture, uneexplication, une dénonciation de la galère ivoirienne. Mieux, une façonde lutter contre la fatalité, la nier tout en la transformant en unedestinée. « Çaaa alléééé… »
Ça va aller, car pour mieux surmonter la souffrance, la galère, il fautavoir une énorme dose d'espoir. Mais à y réfléchir, le recours au mythedéshistoricise le vécu quotidien des Ivoiriens, le décontextualise. Etrend cette situation atemporelle. En revanche, d'un texte à l'autre,l'inquiétude se faufile discrètement, le vertige s'installe, comme sil'existence était un leurre, un immense malentendu. Garba 50. C'est destitres tous croustillants les uns les autres. Toute une allégorie !Tout le monde y passe : politiciens, étudiants, riches, pauvres,jeunes, vieux. Attention ! Ce ne sont pas les évènements, les faitsspectaculaires qui intriguent Oli et Sooh mais tous ces petits détails,ces faits anodins, toutes ces broutilles qui ont soudain changé ledestin de l'Ivoirien : équivoques, quiproquos, hasards, coïncidences etsurtout l'impunité qui est régi en mode de gestion.

La vérité, sœur de l'illusion

Avec Garba 50, l'on découvre que la vérité est souvent sœur del'illusion, et que le monde ressemble à un gigantesque mirage, à unvaste chantier d'exploitation où le riche suce le sang du pauvre. Oùtoute peine ne mérite pas salaire. Où la morale se moque de la vraiemorale. Ce qui est intéressant dans cet album c'est que le mélomaneparticipe à un voyage dans les méandres abyssales de la Côte d'Ivoire.Cet album est déconcertant, déplace le mélomane, le bouscule dans sesfaçons de voir, de juger, de vivre, le confronte à de l'inédit, del'inouï. Car, à bien des égards, la société africaine moderne secaractérise par son appartenance à deux courants de pensée. Ellesouffre d'un déséquilibre culturel et d'un manque de cohésion tant surle plan économique que social. Oli et Sooh en tant qu'artistesperçoivent les contradictions concrètes de la société. Ils les vivent.D'ailleurs, ils sont le lieu vivant de ces insurmontablescontradictions. S'appuyant sur les réalités sociétales, Oli et Soohvont rassembler les éléments sains des valeurs ambiantes pour recréerla société. On le voit, on ressort de cet album abasourdi, finissantpar soupçonner nombre de politiques et de dirigeants de n'avoirpeut-être jamais véritablement aimé le peuple dont ils avaient ou ontla charge. Au total, ces nouvelles voix poétiques qui résonnent commeun écho méritent l'attention des mélomanes. Peu importe si c'est lapulsation rythmique et les envolées lyriques qui constituentindiscutablement l'élément primordial dans cet album. La mélodie etl'harmonie ne jouent qu'un rôle secondaire. C'est un choix.
Auguste Gnaléhi
Le Front 25 novemvre 2006

>>>>>>>>>>Garba50 dans 100pour100culture (paru en Europe et sur le net)<<<<<

decembre 2007
Découverte :
Garba 50, le rap d’Abidjan
à la conquête du monde
par ATSE N’CHO DE BRIGNAN

* Réalisé à Paris

Läs artikeln på svenska

Photobucket

« En matière de HIP HOP, il y avait New York, Paris, il y a maintenant Abidjan ! », déclarent à qui veut l’entendre Sooh et Oli. Ces deux garçons créent à eux seuls une révolution dans le microcosme culturel en Côte d’Ivoire. Leur rap, construit sur des vers dont l’imagerie tire sa force du langage « nouchi » (argot ivoirien), est en train de conquérir le monde.

Comment est né le Groupe GARBA 50 et qui sont les membres qui le forment ?
OLI : on s’est rencontré lors d’une manifestation de hip hop à Abidjan en 2004. On a fait connaissance et on a vu qu’on avait les mêmes convictions artistiques. Le groupe s’est formé. Je suis DJIPRO CHRISTIAN, 25 ans. J’ai étudié la Physique jusqu’en licence.
SOOH : Moi, c’est DIOMANDÉ VAZOUMANA pour la police, 26 ans avec une licence en Droit.

Pourquoi le nom de GARBA50 ? Est-ce en référence au rappeur américain 50 Cent ?
OLI : On voulait un nom qui fasse référence à la réalité de la rue Abidjanaise. Et le Garba, qui est ce met devenue un phénomène social, était pour nous le meilleur symbole de cette vie à Abidjan. En général, on en achète pour 50 FCFA.
SOOH : Après on a compris que ça avait un côté parodique non voulu de 50 CENT. Ça ne nous gêne pas non plus. On est en Afrique.

Comment appelez-vous le genre musical que vous pratiquez, le rap ou le Hip Hop tout simplement ?
OLI : C’est du rap.
Pourquoi la dénomination de "Rap Abidjanais" que vous rappelez chaque fois dans vos chansons ?
SOOH : C’est question de représentativité. On revendique un rap qui représente la Côte d’Ivoire, même si on fait une musique dans les standards américains. On n’est pas forcément adeptes du rap africain qui refuse les productions proches de celles des Américains. Pour nous, nos accents, nos textes et nos réalités suffisent à représenter Abidjan. Si en matière de HIP HOP, il y a New York, Paris, il y a maintenant Abidjan.

D’où tirez-vous votre inspiration ?
OLI : On s’attache à parler de notre vécu et de nos opinions à tel point que pour nous, le terme « inspiration » veut dire peu de choses. On dirait qu’on ramasse notre « inspiration » tout près de nous : de notre vie ou de celle de nos proches.
SOOH : On parle de ce qu’on connaît, comme on dit chez nous, on raconte notre vie.

Parlons de votre premier album « Ya nen pour les oreilles » : D’abord pourquoi un tel titre ?
OLI : D’abord par rapport au fait que le Garba se mange, il était subtil pour nous d’arriver en disant que le nôtre s’écoute. Il y en a pour les oreilles. On a déformé l’orthographe pour faire référence à l’accent ivoirien. Ça fait donc « ya nen pour les oreilles »
SOOH : En outre, disons aussi qu’au moment de la sortie de l’album, il y en avait que pour la danse dans la musique ivoirienne. On voulait créer une rupture dans le genre « enfin une musique qui parle »

« Ya nen pour les oreilles » a été selon vous ou selon vos fans une véritable révolution tant dans la manière de faire le rap que dans sa distribution sur le marché du disque. Il semblerait que c’est vous-mêmes qui vous occupiez de la distribution de l’album. Pourquoi des jeunes gens comme vous qui font leurs premiers pas dans le monde du show-biz choisissent-ils la voie de l’auto distribution ?
OLI : C’est vrai qu’on peut parler de révolution. On a été contraints à réaliser un exploit. D’abord on a enregistré l’album dans la chambre d’un ami avec un ordinateur et un micro. Ensuite on se débrouille pour faire une promotion et on se promène dans le tout Abidjan pour vendre nos disques. C’était inédit en Côte d’Ivoire. On l’a réussi. Et cela parce qu’on y était contraint. Personne ne faisait confiance au HIP HOP. Des maisons de production aux radios en passant par les distributeurs. On n’a pas choisi l’auto distribution. L’industrie de la musique ivoirienne nous l’a imposée. On a relevé le défi et l’histoire le retiendra. Depuis, beaucoup de jeunes empruntent la voie qu’on a déblayée.

La piraterie est devenue un phénomène criant au pays. Pensez-vous avoir fait recette avec l’auto distribution de votre premier album ?
OLI : Non, on n’a pas fait recette avec l’album. Financièrement, on est loin du succès médiatique qu’on a eu.

Alors comment est organisé le groupe ? Avez-vous un manager ou quelqu’un qui s’occupe de vous, un imprésario dirais-je ?
SOOH : On commence. Ça veut dire qu’on n’est pas forcément organisé comme Alpha Blondy. On a un pote qui joue les managers. On a des gens autour de nous, mais ce n’est pas le staff professionnel. On fait avec pour l’instant.

Il semblerait que c’est François Konian avec sa radio Jam FM qui vous a produit ?
OLI : Eh bien, ce n’est pas vrai. On s’est auto produit. C’est cela la réalité. Que les gens arrêtent de falsifier l’histoire.
SOOH : L’histoire est que M. Konian, comme beaucoup d’autres d’ailleurs, a aimé notre démarche. Il a décidé de nous donner un coup de main. Il l’a fait et il continue de le faire. Mais M. Konian n’est pas le bon Dieu. Et ça se voit.

Certains disent que vous avez une attitude rebelle. D’abord, vous refusez de confier la distribution de votre album à une maison spécialisée, vous refusez de payer pour passer à la radio ou à la télé pour faire la promo de vos chansons comme le font certains artistes en quête de notoriété, vous vous repliez sur vous-mêmes…, n’est-ce pas une erreur de votre part ? Alors avez-vous donc les moyens de votre politique ?
OLI : En réalité, on ne refuse rien de ce que vous dites. On fait ce qu’on peut. Pour la distribution de l’album, c’est parce qu’aucune maison ne voulait nous distribuer. Pour la radio, on en a payé certaines. Pour la télé, c’était un luxe pour nous de sortir cet argent. On a fait ce qu’on peut. Il n’y a pas de gros sous derrière nous. On est des gars qui avancent petit à petit. On fait avec les moyens de bord jusqu'à ce qu’on ait une meilleure situation. Mais nous sommes ouverts à toute structure sérieuse qui voudrait travailler avec nous.
SOOH : Par rapport au repli sur soi dont vous parlez, disons qu’on est prudents dans nos relations avec les gens. On fonctionne à l’affinité. On respecte tout le monde, mais on n’est pas ami à tout le monde. Est-ce une erreur ? On ne le sait pas pour l’instant.

Est-ce que le succès de votre premier album vous a-t-il fait sortir de la galère qui est l’une de vos sources d’inspiration ?
OLI : C’est la même. On n’est pas devenu millionnaire avec notre succès. On attend encore notre tour. Entre temps, on travaille sans relâche.

Vous préparez en ce moment la sortie de votre deuxième album intitulé « Echauffement volume 1 » qui est un ensemble de mixtapes, de compilations de titres inédits, de Freestyle, etc. Est-ce une récidive du premier album avec toujours les moyens du bord quant à sa confection ? Avez-vous corrigé les erreurs du passé ?
SOOH : En réalité, « Echauffement volume 1 » n’est pas le deuxième album. C’est une mixtape qu’on sort avant l’album. On est de vrais passionnés de HIP HOP. On veut éduquer les Ivoiriens en la matière. Une mixtape, c’est un entraînement. Ce volume 1 est dans un esprit plus cru et plus rude. Il a été enregistré dans un studio.
OLI : À la base, c’est pour un public spécial. Le deuxième album est prévu pour l’année prochaine et va s’intituler « LA CÔTE D’IVOIRE D’AUJOURDHUI ». Avant ça on présente notre échauffement en deux volumes dont le premier est déjà disponible.

Qu’attendez-vous de ce deuxième opus ?
OLI : Ce qu’on attend de cette mixtape ? C’est que les gens perçoivent que le groupe GARBA 50 peut proposer autre chose que ce qu’ils ont entendu sur « Ya nen pour les oreilles ». Et puis aussi pour que le public se souvienne de nous même si on a été très discrets avec le premier album.
Sur la pochette de l’album, il est marqué « Le Fumoir présente GARBA 50 », c’est quoi le Fumoir ?
OLI : « LE FUMOIR », c’est le nom du label de production qu’on a monté avec nos potes. On espère avoir les moyens pour soutenir nos projets. On en a plusieurs montagnes. On a compris que c’est meilleur qu’on s’occupe nous-mêmes de nous, au lieu d’espérer que les promesses de parrains « satellitaires », ou de « vieux-pères » viennent nous sauver. C’est difficile, mais on croit que ça peut donner quelque chose avec un peu de sérieux.
SOOH : Si des jeunes comme nous se réunissent en Amérique, en France, on pense qu’on peut fonder quelque chose qui sera un modèle pour les autres. On a la foi, même si on sait que ça sera plus dur, parce qu’on est en Afrique.
Votre musique est seulement écoutée en Côte d’ivoire, ne cherchez-vous pas à la faire distribuer dans la sous région ou en Europe ?
OLI : Évidemment que oui. C’est ce qu’on vise maintenant. On attend tout ce qui peut nous y aider, les structures et le tout qui va avec.

Des projets en vue ?
SOOH : On espère sortir le volume 2 de la mixtape ensuite sortir le deuxième album. On veut faire plein de choses, mais il faut de l’argent et la participation de personnes ou structures sérieuses.

Où en êtes-vous avec vos études ? La musique a-t-elle pris le dessus ?

OLI : On est à fond dans la musique. Peut-être que c’est ce qu’on aime vraiment. On espère gagner notre pain avec. Sinon, même si on n’est plus à la fac, on continue d’étudier d’une manière ou d’une autre.

Votre mot de la fin
SOOH : GARBA 50, le rap d’Abidjan en force. Ecoutez, peu importe où que vous soyiez. C’est la jeunesse d’Afrique qui parle.
OLI : On arrive, ça prend le temps que ça prend parce qu’on part avec beaucoup d’handicaps. Suivez le parcours. Il y aura le site officiel du groupe GARBA 50 très bientôt en ligne, c’est www.garba50rap.com

http://www.100pour100culture.com/archives/9/garba/index.htm


>>>>Garba50 cité par Zoxea, une grande figure du hiphop francais<<<<<<


Qu'est ce que tu écoutes en ce moment ?

J'écoute beaucoup de rap français, depuis toujours en fait et même pas mal de rap francophone, avec des groupes comme Garba 50 (groupe de rap ivoirien ndlr). Les mecs sont dans leur monde, ils ont leur expression du bled. Je suis vachement dans le délire néologismes, avec sage Po, on a inventé plein de mots et d'expressions. Je trouve que le rap d'aujourd'hui manque un peu de créativité, à l'époque chacun avait son truc, que ce soit Expression Direkt, 2 Ball...
http://www.street-tease.com/revues/107-sage-poete-de-la-rime.html

>>>>>>Garba50 dans la critique de EVENE site culturel francais<<<<<<<<<
La critique [evene]
La note evene : 4/5La note evene : 4/5 par Rémy Pellissier

La bonne conscience est parfois dangereuse. Sous couvert de soutien à diverses causes humanitaires ou écologiques, certaines associations vendent parfois des livres ou des disques sans autre intérêt que l'aide financière apportée. La compilation 'Make Cashew Not War' est d'un autre genre. Elle allie intérêt social réel et musique de qualité, éclectique et intéressante. Outre les titres de têtes d'affiche Tiken Jah Fakoly et High Tone, le chanteur reggae 'de là-bas' et le groupe d'électro-dub 'd' ici', l'album mêle artistes ivoiriens et français dans un florilège de styles musicaux étonnant. Rock, musique traditionnelle, chanson française, les artistes mobilisés proviennent d'univers radicalement différents. L'une des meilleures chansons de l'album est le remix du rap abidjanais de Garba 50 'Tu vas faire comment' par le groupe lyonnais d'électro-noise Picore, étonnant et très réussi....

>>>>>>>Garba50 dans Déclicmag<<<<<<<<< href="http://s285.photobucket.com/albums/ll42/garba50/?action=view&current=OUBI1.jpg" target="_blank">Photobucket






Sorti
de nulle part, le groupe de rapGarba 50 s..est taillé une réputation,
en peu de temps. Aujourd..hui, Oliet Sooh, le duo qui constitue cette
formation musicale, représentent lerenouveau du hip-hop ivoirien.
Déclic Magazine est allé à la rencontrede ceux qui disent être le
résultat d..un système. Avec la rage et leverbe acerbe qui les
caractérisent, Garba 50 explique son orientationmusicale et tance
vertement Billy billy.

Cela fait un bon moment, quand même, que vous êtes sur l..échiquier musical. Quel bilan dressez-vous de ce laps de temps là ?
C..est
un bilan plutôt positif. Après un premier album et une
mixtape,autoproduits, on a réussi à se constituer une base de
fansconsidérables. Le bilan, il est donc bon et

A quoi répond cette idée de mixtape ? Pourquoi avoir opté pour cette stratégie et non pas sortir des albums ?
Les
mixtapes font partie de la culture hip-hop. Ce sont des produitsqui ne
sont pas travaillés à la perfection, comme des albums. Ça permetà
l..artiste de s..orienter et de faire des essais. A notre niveau,
nousnous disons que c..est à nous d..inculquer cette notion au public
et luifaire découvrir cet autre aspect de la production musicale.

C..est quoi le rap de rue ?
C..est
le rap des gens de la rue, qui ne sont pas dans un circuit proprede la
société. Le rap de rue, c..est le rap qui représente notre vie,qui est
celle de la rue. C..est la vie de la débrouillardise, quoi ! Cen..est
pas celle d..un enfant des II Plateaux, qui a tout à sadisposition.
Chez nous, quand tu te réveilles le matin, tu sorschercher de quoi te
permettre de survivre.

C..est ce rap de la rue qui veut que vous utilisiez un langage grossier ?
Notre
musique est faite à l..image de la rue. Elle parle de notre vécu,de
notre manière d..être. Ce n..est pas dans un studio qu..on va
latravestir. Notre manière de parler, les mots que nous
employons,partout où nous sommes, se retrouvent dans nos textes.

Pourquoi êtes-vous venus à la musique ?
La musique, pour nous, est une issue de secours, une bouée de sauvetage…

Parce que vous n..avez pas réussi, ailleurs ?
Oli
: Non, ce n..est pas qu..on n..a pas réussi, ailleurs. Nous
n..étionspas bêtes à l..école ! Quand tu vas à l..école et qu..il n..y
a pas definancement derrière, ça ne sert à rien de torturer ton
cerveau. Tuessaies d..autres choses pour voir. Et donc, quand tu
arrives enMaîtrise de Droit, comme Sooh, ou en Licence de Physique,
comme Oli etque tu n..a pas de soutiens financiers, tu vas voir,
ailleurs, ce que lavie te réserve.

Sooh : Nous sommes venus à la
musique, parce que c..est aussi un moyenpour nous de nous faire
entendre. Nous avons l..habitude de dire quenous étions des gens qui
n..avaient pas droit à la parole. Maisaujourd..hui, les gens paient
pour nous écouter.

Sur
votre mixtape ....Echauffement...., ne trouvez-vous pas que les mots
employés dans le morceau ....Djandjou....,, sont trop crus?
C..est
vrai que les gens peuvent trouver les mots crus. Mais comme
nousl..avons dit, c..est notre manière de parler. Donc, quand on veut
rapper,on ne se met pas de blocage. Ces mots, que vous trouvez
choquants, sontles mots que chacun de nous utilise tous les jours.

Il
y a quand même des enfants et des moins jeunes, que vous, quiécoutent
vos chansons. Les incitez-vous à parler de façon vulgaire ?
En
fait, c..est le rap ! Tu dis ce que tu penses, sans te soucier
deseffets que cela pourrait avoir. Et puis, une mixtape, à la base,
c..estquelque chose de plus cru qu..un album. Maintenant, si on avait
grandiaux II Plateaux, dans une famille bien catholique, peut-être que
leschoses auraient été autrement. Mais depuis que nous sommes
enfants,p..., c..., bai…, sont des mots que nous utilisons. Et donc, ça
ne nousgêne pas.

Un artiste, c..est aussi un éducateur. Alors, quelle éducation donnez-vous à vos jeunes frères qui écoutent vos textes ?
Sooh
: La musique qui éduque, franchement, ce n..est pas notre trip.Nous
faisons une musique qui nous représente. Ceux qui vivent ce quenous
vivons,s se sentent aussi représentés. On ne fait pas la musiquepour
évangéliser les gens.

Oli : Notre musique, elle est à l..image
de notre quotidien. On estétonné quand des personnes se sentent
choquées par nos chansons.Qu..est-ce que vous voulez qu..on apprenne à
un gamin de 13 ans quiregarde des films ou des photos pornographiques
sur Internet ? Ouencore qui attend une heure tardive pour se brancher
sur une chaîne detélé exclusivement pornographique?

Est-ce une raison valable pour l..enfoncer davantage ?
Oli
: Non, pas du tout ! Notre musique, elle ne fait que raconter
notrequotidien. C..est tout. Le rap n..est pas une musique d..enfants
de cœur.

Sooh : Au lieu de s..attaquer à nous et à notre
musique, je crois qu..ilfaut aller à la racine. Quand tu vis dans un
environnement, tu grandisavec une manière de parler, une manière de
penser. Nous sommes plutôtle résultat de tout cela. Ce n..est pas nous
qui allons empêcher lespetites filles de 13 ans de se faire dépuceler.

Il
y a des Ivoiriens qui font aussi du rap sans être vulgaires. Nousavons
les exemples de Angélo, Stezo, Almighty ou encore Billy Billy etRaja
Anaconda ?
Angélo, Stezo et Almighty n..ont pas notre vécu.
Et puis, le rap est unart. Chacun a sa manière de s..exprimer. Si Billy
Billy et Raja Anacondafont du rap villageois, ça n..engage qu..eux.
Nous, nous faisons un rapurbain. Nous n..avons pas été influencés par
Luckson Padaud.

Récemment,
au concert de Chantal Taïba, au Palais de Culture, nousavons demandé à
Billy Billy, si ça ne l..intéressait pas de faire untruc avec Garba 50.
Il a dit ceci : ....Je ne veux pas réveiller ungroupe qui est mort. Un
commentaire à ce sujet ?
Sooh : Il veut se donner de la
contenance. Ça veut dire quoi, un groupequi est mort ? Nous considérons
que, Billy Billy et nous, ne faisonspas la même musique. Nous faisons
du rap et lui, du zouglou. Quand ildit qu..il ne veut pas réveiller un
groupe qui est mort, je pense qu..ilaurait dû nous le dire, il y a six
mois, quand il nous harcelait. Ilconnaissait nos textes par cœur. Parce
qu..aujourd..hui, il a commencé àsortir avec deux ou trois
....Djandjous.... (Ndlr : prostituées), le....ploucard.... a la grosse
tête. Il a fallu que des gars, comme nous,sortent un disque, pour
qu..un looser (Ndlr : perdant,) comme lui, soitproduit. Les gars, ils
ne comprennent pas. On est trop en avance poureux. Nous avons une
vision sur le long terme. On est indépendant, on acréé notre label qui
s..appelle le Fumoir et nous venons de signer unbon contrat de
distribution avec une maison de la place. Nous avançonsdonc avec un
schéma professionnel, inspiré du modèle américain. On neveut pas entrer
dans les enfantillages des villageois. On considèrequ..on n..est pas en
compétition avec eux. Chaque jour, des gens nousappellent, pour nous
demander de ....clasher.... Billy Billy, parce quec..est n..importe
quoi. Si son zouglou peut lui permettre de rouler desvoitures et aller
en France, c..est son pétard. Mais ici, on sait quiest le numéro un.

Oli
: On n..a jamais été mort. D..ailleurs, on disait, comme ça,
dans....Echauffement.... : ....Tu nous croyais mort…..... On parlait de
tous ceuxqui croyaient Garba 50 mort et il en fait partie. Il ne se
souvientpas, qu..il nous appelait pour nous sucer ? Il ne se souvient
pas qu..ilnous appelait, en ayant, en introduction de ses
conversations, desphrases de nos premières chansons ?

A vous entendre, on croirait que vous êtes au dessus des autres.
Nous
ne sommes pas gonflés, contrairement à ce que prétendent
certainespersonnes. C..est la compétition. On ne va pas en victime
résignée.C..est ça, le hip-hop. C..est le ....game.... (Ndr : le jeu).
Il faut fairecroire que c..est toi qui est au top niveau. Ça permet
l..émulation.

Et pensez-vous que vous êtes les meilleurs ?
Sooh
: Mais oui ! Sinon, à part nous, qui fait du rap, ici ? Personne.Il a
fallu qu..on fasse notre rap, pour que les gars entrent en studio.Il
faut que les gars reconnaissent que c..est notre transpiration qui
afait qu..aujourd..hui, les gens produisent du rap. C..est surtout,
grâce ànos efforts, que ce villageois de Billy Billy est allé à Paris.
C..estle malheur de l..Afrique. Les gens ne reconnaissent pas le
travail desautres.

Oli : Il a fallu, nous, pour que le hip-hop
revienne. Quand tu fais le....game...., tu ne lances pas des paroles en
l..air. Nous sommes desbosseurs. La preuve, nous avons été approchés
par le professeur Koné,un chercheur au centre suisse, sur conseils
d..un autre professeur deOxford, pour faire une étude sur les lyrics de
notre premier album, ....Ya n..en pour les oreilles..... Il faisait une
étude sur la vie sociale desjeunes, je crois. C..est la preuve que nous
travaillons. Maintenant, siquelqu..un pense qu..il peut faire mieux que
nous, qu..il fasse sortir uneœuvre. Mais il ne faut pas faire du
folklore et dire, après, que c..estdu rap.

Dans
l..une de vos chansons, vous dites que vous ne rappez pas sur desbeats
plats, comme les fesses de Priss K. Qu..est-ce que vous avezcontre elle
?
Sooh : Priss K, c..est une go qu..on aime bien. Pour tout vous dire, elle faisait bien b...

Oli
: (rire). C..est juste une comparaison. Tout le monde sait que PrissK
n..est pas une Bobaraba. Ce n..est pas une injure. C..est, plutôt,
unedédicace. Malheureusement, elle n..a pas apprécié. C..est dommage !

Vous prétendez être les meilleurs sur la place, mais les autres sortent et vous êtes encore là.
Ce
n..est pas parce que Ibrahima Bakayoko est allé en Europe avant ungars,
comme Kolo Touré, et a joué un peu partout, qu..il a eu unebrillante
carrière ou qu..il est fort que lui. On ne peut pas comparerBilly Billy
à Garba 50. Il a écrit ses textes en écoutant notre album.

Avez-vous un problème particulier avec la RTI ?
Non
! Vous savez, la RTI, il faut payer pour passer et ça, ça ne rentrepas
encore dans nos plans. Donc, on estime que ce n..est pas encore
lemoment.

Quels sont vos plans alors ?
Oli
: On ne va pas les dévoiler ici, parce qu..on a trop d..ennemis,
quivont nous verrouiller et raconter n..importe quoi sur nous.

Sooh
: Et puis, toutes ces personnes du show-biz qui vont voir desmarabouts,
les féticheurs, pour nous bloquer et qui vont salir notrenom auprès des
promoteurs de spectacles, on leur dit qu..on est en....drap.... de tous
leurs manèges. Mais nous, on leur dit que Garba 50
est....ingbôlôssable.... (Ndlr : incassable), comme les seaux Mipa.

Avez-vous l..identité des personnes qui vous en veulent ?
On
n..a pas leur identité. Mais nous savons que ce sont des pratiquesqui
ont cours dans le show-biz. Et on a fait un morceau qui arrivebientôt
et qui s..appelle ....On est en Afrique..... Les gars, quand ils
nepeuvent pas faire la compétition avec toi, sur le plan du talent,
ilsl..envoient sur une autre sphère. Et ils ne se limitent pas qu..à
ça. Ilsfont croire aux gens que nous sommes gonflés et que nous ne
venons pasaux spectacles.

A votre avis, pourquoi ils agissent ainsi ?
Sooh
: C..est parce qu..on est trop fort. Chez nous, c..est le travail.
Iln..y a pas de ....frappeur d..ahoko...., parmi nous (Ndlr : personnes
qui semasturbent). Tout ce qu..ils veulent, c..est le copinage. On n..a
pas letemps pour ça. On passe notre temps à travailler notre musique et
notrestratégie. Si eux, ils prennent leur temps à aller dans les bars,
avecles ....Djandjous...., ça ne nous intéresse pas.

Oli : Il
ne faut pas qu..ils concluent qu..on est mort, parce qu..ils ne nous
voient pas dans les endroits où ils vont se branler.

A quand votre prochain album ?
Après les élections, si la Côte d..Ivoire n..est pas ....décédée.....

Quelle sera sa coloration ?
Nous
allons toujours parler de la Côte d..Ivoire. Le titre, c..est
....LaCôte d..Ivoire d..aujourd..hui..... Mais en attendant, notre
nouveau projet,....Edition spéciale...., vient de sortir. C..est ce
genre de rap là qu..ilfaut faire.

Réalisée par Mireille Zadi
Coll. : César Gravier

>>>>>>>>>>>>>>Garba50 au MASA<<<<<<<<<<<<

Site officiel - Le matin d'Abidjan

Groupe de deux jeunes rappeurs ivoiriens, " Garba 50 " a su imposer son nom dans la ...... Le spécial MASA 2007, placé sous le sceau de ''la paix en Côte ...... Une pièce écrite par le célèbre écrivain américain Eugène O'Neill et mise ...
www.lematindabidjan.com/culture.php

Africahit - Gros plan sur Garba 50!

2006, un groupe, Garba50, le groupe formé par Sooh et Oli, est devenu en quelques ... Gbagbo fan de Garba 50. » Aruna Dindané à la recherche de Garba 50 ...
www.africahit.com/news/article/.../1403/


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire